juin 2012

    CROATIE

    Il manquait Zagreb à notre tour croate, alors nous décidons de rejoindre le sud de la Slovénie en faisant un crochet par cette magnifique capitale : Cathédrale, Porte de la Pierre, Eglise Saint Marc, Sabor (Parlement), Palais Présidentiel, Tour Lotrscak (pour le panorama sur la ville) et spectacle de rue Place Jospa Jelacica : une fin d’après-midi bien remplie mais qui nous ravit ! Le lendemain, pas question d’esquiver le Musée des Techniques, car Martin l’a bien repéré ! Moteurs, engrenages, machines volantes, il n’en manque pas une miette.


    Nous gagnons la côte adriatique à travers les collines verdoyantes et sous le vol de nombreux rapaces. Sabine « casse » le pot d’échappement (et oui, c’est elle qui conduit, donc c’est elle qui est responsable de la désolidarisation d’un vieux morceau de métal rouillé qui n’attendait qu’un trajet bien tranquille sur autoroute pour choir…). Heureusement, sur le parking où nous faisons halte pour constater l’étendue des dégâts, nous rencontrons un couple de jeunes Français qui nous indique comment se dit « échappement » en croate (« auspuh »). Nous arrivons sur les hauteurs de Rijeka un peu tard pour trouver un garage ouvert, mais des jeunes très sympas nous guident spontanément, malgré la nuit tombée et les détours dans la campagne, vers l’atelier d’un spécialiste de l’échappement qui devrait être ouvert le lendemain… Bon, il se trouve que le lendemain est un jour férié… Pas de chance !

Qu’à cela ne tienne, nous allons nous installer dans un vrai camping en bord de mer pour patienter. Là, nous en profitons pour déléguer les lessives au lave-linge électrique (!), faire la classe, abuser de la connexion internet gratuite, manger des pop-corns sur la plage, secouer les draps, et traîner sous la douche chaude des sanitaires.

    Le deuxième jour, il fait grand beau et grand chaud, alors Thierry abandonne lâchement sa petite famille au bord de la mer pour emmener le camion se faire resouder le pot (pas de pièce de rechange en stock, alors on fait avec les moyens du bord !). Nos voisins d’emplacements sont adorables : Ad et Josée sont Hollandais mais parlent très bien français. Nous papotons ensemble : cela fait du bien car cela ne nous était pas arrivé depuis longtemps. On ressort les raquettes de badminton et le frisbee, bref on se sent en vacances. C’est que le retour approche, mine de rien… Les petits montent même la tente… tout ça pour rentrer dormir dans le camion l’un après l’autre et laisser leur papa tout seul dedans ! Les bonnes choses ayant une fin, nous levons le camp le troisième jour et mettons le cap sur la Slovénie voisine.


    SLOVENIE

    Place à la nature désormais ! Finie les vieilles pierres et les musées ! Nous voici au paradis des randonneurs et des grimpeurs (et des usines Adria, marque de notre fidèle camping-car !).

   

  
Première station : les Haras de Lipica, où nous assistons à une séance de dressage « de compèt’ » et où un guide nous raconte les origines de la race des chevaux Lipizans.


    Deuxième station : les grottes et le musée de Skocjan, avec ses concrétions aux formes bizarres et les outils conservés qui ont servi aux explorations souterraines : impressionnant !


    Troisième station : la capitale, Ljubljana. Le premier soir, nous bivouaquons, sous la pluie, sur le parking du zoo, en périphérie. Mais, le lendemain, nous nous rendons « en ville » car nous sommes invités à dîner par Matthieu et Emilie (belle-sœur d’un cousin de Thierry). Nous nous resocialisons, petit à petit… Ils nous gâtent avec de délicieuses lasagnes-maison et un dessert local (dont j’ai oublié le nom…). Le jour suivant, comme la pluie ne cesse pas et que nous sommes coincés dans notre cabane, Sabine et Martin vont faire un tour au
service des urgences de l’hôpital afin de soigner les oreilles de Martin, qui le font souffrir depuis quelques jours déjà… Cela valait le déplacement : otite d’un côté, mycose de l’autre : les antibiotiques embarqués il y a presque 10 mois vont enfin servir ! Une éclaircie nous permet ensuite d’aller faire un tour dans cette jolie capitale « miniature » traversée par un charmant fleuve. Mais la trêve est de courte durée : une averse de grêle nous rince littéralement ! Une fois à l’abri dans le camion, nous nous réchauffons avec un bon chocolat chaud et décidons de faire un dîner à l’envers, en terminant par la salade, puisque c’est ça.


    Quatrième station : les lacs. Cap sur Bled, où nous bivouaquons le plus
discrètement possible sur le parking d’un terrain de golf… Ouf, le beau temps a enfin l’air de vouloir s’installer ! Le lac de Bled nous fait penser à celui d’Evian : tout propre, bordé de chic propriétés, etc. Comme ses rives sont inaccessibles en camion, nous lui préférons le lac Bohinj, à quelques kilomètres et plus sauvage. Il y a plein de voies d’escalade et même une boutique au pied des falaises, où l’on peut louer des baudriers, des cordes et des mousquetons. Comme un gros nuage gris vient menacer nos plans, nous remettons au
lendemain notre projet de grimpe et parcourons la campagne environnante à la recherche d’un lieu de bivouac. C’est finalement dans la cour d’un restaurant et après une heure de recherche que nous nous arrêtons. 

Le jour suivant, donc, nous retournons au lac et équipons toute la troupe. Les zouzous voudraient tous grimper en même temps ! Il faut dire que nous rêvions tous de faire de l’escalade à un moment du voyage… Défi relevé ! Nous avons bien mérité un pique-nique les pieds dans l’eau, et même une baignade pour le plus courageux (à savoir : Thierry) ; en effet, l’eau n’est qu’à une douzaine de degrés…


    Cinquième station : le train à travers la montagne. Matthieu nous avait indiqué ce raccourci pour éviter de reprendre la route en sens inverse et ainsi découvrir un original moyen de transport. Il suffit de se rendre à la gare de Bohinj, de charger le camion sur une remorque de train et de se laisser porter jusqu’à l’autre versant de la montagne Jelovica. En dix minutes, on se retrouve dans une vallée encaissée, à longer la vigoureuse rivière Soca.


    ITALIE…et FRANCE

    C’est que le temps passe vite, et qu’un programme chargé nous attend déjà à notre retour en France. Les enfants ne sont pas au courant, mais nos amis d’Irigny ont organisé une soirée barbecue-surprise pour notre retour, dans quelques jours seulement… Et entre-temps, nous voulons faire une petite pause d’acclimatation dans nos montagnes françaises. Alors, il nous faut avaler le gros millier de kilomètres italiens qui séparent la Slovénie de la France dès maintenant. Dommage, car la vallée de la Soca est un coin sublime. Nous reviendrons… Bivouac sommaire quelque part en Italie du nord-est.


    Une journée complète de route sous un soleil radieux (c’est rageant), puis nous atteignons la frontière entre l’Italie et la France, juste avant le Mont-Cenis. L’ascension est technique, ça tournicote sec. Tellement que, dans un virage un peu court, Sabine braque sèchement et… toute la vaisselle fait un vol plané ! Bravo Maman ! Ce n’est pas grave, on mangera tous dans la même casserole, on a l’habitude maintenant… Bivouac en surplomb du Lac du Mont-Cenis, au milieu d’une dizaine de camping-cars…

Réveil par le moteur de la laiterie mobile, installée juste sous nos fenêtres !


    Nous voilà déjà/enfin au pays… Drôle de sentiment que d’être heureux de retrouver ce que nous connaissons et aimons, mais de mettre aussi un terme à ce rêve qui nous a tant apporté.


    Ces quelques jours dans notre belle montagne alpine nous offrent une transition nécessaire au retour à la « vraie » vie, à moins que la « vraie » vie n’ait été celle que nous avons eu la chance de déguster tout au long de ce fabuleux périple ?... En tout cas, c’est en courant sur un sentier envahi de fleurs multicolores qu’Amélie a perdu sa première dent. Et elle l’a même retrouvée ! Pêle-mêle, les chouettes retrouvailles avec la vie d’ici se traduisent par :

   «Chouette, on comprend tout ce qui est écrit sur les panneaux !»

    «Qu’est-ce que c’est bon, le fromage de chez nous !» (notamment la Tomme de Savoie)

    «Ça fait bizarre de retrouver tous les produits qu’on aime bien au supermarché»

    «En fait, c’est comme un grand désert vert, la montagne » (Amélie)

- Un dernier dimanche-crêpes où l’on peut mettre tout ce qu’on veut, genre Nutella-pop-corn-beurre…

- Le plein d’eau au robinet d’une église, ça change des mosquées !

- Et puis surtout, embrasser les gens qu’on aime, en chair et en os !

 

35 Croatie-Slovénie-Italie

           et retour en France