février 2012
Dernière ambassade, celle d’Israël, enclavée dans un quartier totalement bouclé par les forces de sécurité ! Nous stationnons à côté d’un abri sous lequel sont installés des casiers ; toute personne voulant pénétrer dans l’enceinte de l’ambassade doit y laisser ses affaires, à l’exception des passeports. Au bout d’un quart d’heure, une jeune femme va chercher quelqu’un dans le bâtiment diplomatique, qui accompagne Sabine jusqu’à l’entrée. Là, ils attendent une demi-heure dans le vent et la pluie que l’on daigne leur ouvrir. Portail électronique et scanner vous souhaitent la bienvenue… Heureusement, l’employée du guichet est adorable et fournit à Sabine tous les renseignements qu’elle demandait concernant les modalités d’entrée et de séjour en Israël. Cela s’avère d’ailleurs très simple étant donné que nous sommes Français et que nous n’avons donc pas besoin de visa au préalable. Enfin une « bonne » nouvelle !
Le lendemain matin, nous nous installons bien au chaud chez les copains pour faire classe. Eux aussi sont à l’école et terminent leur journée vers 14 heures. Quand tout le monde est rentré, nous partons nous balader dans le vieux quartier d’Amman : Down Town, où ça brasse bien. Les étals envahissent les trottoirs, les vendeurs de fruits et légumes font un concours de celui qui hurlera ses prix le plus fort, les terrasses des immeubles sont couvertes de paraboles et de réservoirs d’eau. Nous quittons nos nouveaux amis le jour suivant, heureux de les avoir rencontrés et reconnaissants de l’adorable accueil qu’ils nous ont réservé. Dans la rue, une bétonnière tourne sans discontinuer ; tout est monté à la main pour la construction des bâtiments.
Haut-lieu de la Chrétienté, Madaba accueille une dizaine d’églises, dont l’Eglise Saint-Georges et la fameuse carte (16m x 6m) de Palestine en mosaïque (VIème siècle). Nous y visitons aussi l’Eglise des Saints Apôtres (même époque), où nous admirons une immense mosaïque représentant la déesse de la Mer ainsi que des personnages qui pêchent et des animaux très colorés. Le Parc archéologique est lui aussi très intéressant, avec son cardo romain, ses multiples mosaïques (les plus anciennes retrouvées en Jordanie), son Eglise de la Vierge (VIème siècle) et d’autres vestiges encore bien conservés. La ville regorge d’ateliers de mosaïques, mais aussi de boutiques de souvenirs pieux : elle accueille beaucoup de pèlerinages.
Moïse y aurait guidé le peuple juif après son long exode et il se serait arrêté là, trop fatigué pour continuer jusqu’à la Terre Promise d’Israël, que l’on voit depuis le sommet (840 m : pas si haut que ça, en fait) du Mont. De belles mosaïques sont exposées sous une tente car l’Eglise, qui abrite une autre superbe mosaïque retrouvée intacte dans le diaconicon (sacristie) est en cours de restauration, ce qui nous déçoit un peu…
Dibban
Nous nous arrêtons dans ce village pour bivouaquer et recevons l’autorisation de Kaled, un habitant, pour stationner le long de la clôture de sa maison. Il nous rend visite, accompagné de son fils Oussama, 10 ans et nous causons un peu, mixant l’Arabe et l’Anglais de manière peu académique… Il nous quitte pour aller dîner avec sa famille, mais revient une heure plus tard avec une couverture de laine qu’il offre à Inès, de peur qu’elle ait froid cette nuit ! Nous avons beau le rassurer en lui disant que nous pouvons mettre le chauffage, il nous répète une dizaine de fois de ne pas hésiter à venir chez lui chercher des couvertures supplémentaires, au cas où. Encore une chouette manifestation de l’hospitalité jordanienne !
Avant de déjeuner chez Kaled, nous filons visiter le site archéologique d’Umm ar-Rasas, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Il abrite au moins dix églises et chapelles, dont l’Eglise Saint-Etienne et l’Eglise Saint-Serge et surtout de magnifiques mosaïques des VIème et VIIIème siècles représentant notamment les villes situées dans le delta du Nil, mais aussi de part et d’autres du Jourdain (Jérusalem, Naplouse, Umm ar-Rasas, Amman, Madaba…). Le reste du site ressemblant beaucoup à un « tas de vieilles pierres », elle inspire très rapidement aux enfants une immense aire de jeux en plein air et nous voilà embarqués dans une partie de « Boîte à sardines » (tout le monde se cache, sauf un qui cherche ; les cachés-pas-encore-trouvés essaient de se retrouver dans la même cachette, sans faire de bruit…) sur fond de maisons byzantines en ruines, et nous nous amusons bien !
Bien que le ciel soit couvert, nous nous régalons de la visite de ce château de croisés (construit en 1142 par Payen le Bouteiller et repris ensuite par le terrible Renaud de Châtillon) qui domine la vallée. Nous arpentons avec curiosité le dédale de ses nombreux souterrains, complétés au fil des siècles par les Mamelouks et éclairés par des puits de lumière qui traversent parfois deux ou trois étages de tunnels !