avril 2012
Le tour du Sinaï
La réserve naturelle de Ras-Mohammed
Deuxième nuit sur la lagune. A la sortie de Dahab, nous complétons notre réservoir de gasoil, malgré la file d’attente, car le carburant n’est pas aussi bon marché en Israël, où nous nous rendons ensuite.
La route au pied des montagnes est toujours aussi belle, les complexes hôteliers toujours aussi déserts et les quelques camps de Bédouins toujours aussi insalubres…
Passage de la frontière à Taba
Nous aurions dû nous méfier : le papier, écrit en Arabe, obtenu au Caire pour prolonger l’autorisation de circuler en Egypte n’était qu’un simple renouvellement d’assurance… Il aurait fallu insister pour qu’on nous mette également le carnet de passage en douane à jour. Mais à qui fallait-il s’adresser ? Pourquoi l’agent rencontré au Caire ne nous l’a-t-il pas fait ? Et bien, pour mettre à l’épreuve notre patience et nos talents de négociateurs, sans doute… En effet, puisque nous sommes en faute, le douanier nous annonce que nous devons payer une amende d’environ 200 euros si nous voulons sortir le camion d’Egypte. Nous avons beau lui expliquer que nous pensions avoir fait les bonnes démarches, il ne veut rien entendre. Sabine essaie de négocier la moitié du montant, étant donné que c’est la personne du Caire qui a mal fait son travail… Le douanier, voyant qu’il a à faire à une teigne, téléphone à son supérieur, lequel transmet un nouveau tarif : comme nous n’avons pas dépassé le délai de 3 mois de retard, nous ne devons payer que l’équivalent de 40 euros. D’où l’intérêt de ne pas lâcher prise !
L’aventure n’est pas terminée : nous avons un camping-car à vider pour entrer en Israël, maintenant ! Nous espérions secrètement que les douaniers, nous ayant reconnus, se souviendraient qu’ils n’avaient trouvé ni bombe ni arme dans notre chargement la dernière fois et qu’ils nous exonèreraient de tout ce bazar cette fois-ci… Il n’en est rien, d’autant plus que nous arrivons du Sinaï, pas très copain avec son voisin israélien… Ceci dit, les personnels sont très avenants et nous offrent une aide précieuse en acheminant directement nos bacs (dont la taille est bien plus adaptée que celle des bacs côté jordanien) au stand de contrôle par rayons X. Nos zouzous sont très dynamiques aussi, il faut le dire ! Nous y passons tout de même 4 bonnes heures sous une chaleur un peu amortissante ! Petite différence appréciable : ce poste-frontière ne fermant pas, nous prenons le temps de dîner et de coucher nos arsouilles, puis de ranger tranquillement ce qui dépasse encore, avant d’aller nous garer le long de la plage, sur le même parking que la dernière fois : on ne change pas ses petites habitudes ! De toute façon, les lieux sont envahis de campeurs qui ont monté leurs tentes côte à côte sur la plage et de l’autre côté de la chaussée. Les Israéliens profitent des congés de Pesar (la Pâque juive) pour se retrouver entre amis et prendre du bon temps.
Il fait déjà 34 degrés dans le camion à 8 heures du matin : ça promet ! Alors que nous terminons notre petit-déjeuner, un couple vient nous saluer et discuter un moment. Sarit et Yossi, en congés, sont les premiers Israéliens avec qui nous entrons en contact ! Ils sont d’ailleurs très sympas et nous invitent même à passer chez eux à Tel-Aviv la semaine suivante. Ils nous apprennent que la détonation que nous avons entendue la veille en nous couchant provenait d’une roquette envoyée depuis le Sinaï et venue s’écraser sur la montagne, juste à côté de notre bivouac : rassurant, non !?!
En ce 6 avril 2012, Martin fête ses 8 ans et nous entrons à Jérusalem pour la seconde fois. Nous sommes accueillis au Couvent des Dominicains (très bonne adresse !) par le Père Jean-Baptiste, rencontré chez les Dominicaine du Caire et qui nous avait invités lorsque nous lui avions parlé de notre projet de repasser dans la Ville Sainte au moment de Pâques. « Le jardin est encore plus grand ! Qu’est-ce qu’on va s’amuser ! On reste combien de temps ? » se sont écrié Inès, Martin et Amélie en passant le portail.
Il y eut aussi le gâteau d’anniversaire avec les bougies qui se rallument (merci Christine !), les repas dehors, le dîner partagé avec les Pères et Serge le photographe dans la grotte du bureau-musée du Père Jean-Baptiste, la fabrication d’encres de couleurs à base de pétales de fleurs, de feuilles d’arbre et de bois séché et la chasse aux œufs dans le jardin le matin de Pâques !
Derrière ses remparts cohabitent Juifs et Musulmans, en toute quiétude. Les noms des rues sont indiqués soit en hébreu, soit en arabe. Les ruelles pavées mènent dans différents quartiers, tous chargés d’histoire. En effet, la ville a été le siège des Croisés, souvent attaquée, longtemps imprenable. Nous nous limitons à la visite très intéressante du Hammam du Pasha. Sur le port se côtoient les familles juives traditionnelles, aux nombreux enfants, dont le père de famille porte papillotes, manteau et couvre-chef noirs, et familles arabes, sans oublier les touristes étrangers.