fin octobre 2011
Après les papotages d’usage pour faire connaissance, nous partons découvrir ensemble les mystérieuses habitations, creusées dans la roche tendre à la fin de l’époque sassanide (7ème siècle) : des Perses, vraisemblablement zoroastriens (culte du feu), refusant de se convertir à l’Islam naissant que les envahisseurs Arabes voulaient imposer, se seraient réfugiés dans ces collines et les auraient creusées pour s’y cacher et éviter de se faire tuer. Un vieux berger nous invite à «visiter» son humble demeure : une pièce unique recouverte de tapis et meublée d’un petit poêle à bois, d’une cuisinière et d’un frigo, le tout situé au-dessus de la bergerie creusée au rez-de-chaussée. Il nous offre des pommes… et tend la main pour un petit billet ! Après tout, pourquoi ne pas profiter des revenus que les touristes peuvent fournir ?
Après ce bon et beau crapahutage, nous fêtons dignement l’anniversaire d’Amélie –5 ans tous ronds– avec les nouveaux copains, autour d’un gâteau marbré raté mais délicieusement caramélisé, à dix dans notre cabane à roulettes. Trop chouette ! L’équipage du «Cyclope» nous propose ensuite de dîner au restaurant du coin tous ensembles, nos camions respectifs étant un peu petits pour accueillir dixpersonnes à la fois pour un vrai repas… Au menu : kebab (c’est-à-dire : brochettes) de viande hachée de bœuf ou de poulet à enrouler dans de grandes feuilles de pain et à déguster comme un sandwich, ragoût de viande d’agneau avec pois chiches et carottes, et tomates grillées. Nous sommes installés sur les banquettes traditionnelles recouvertes de tapis où nous nous asseyons en tailleur et tachons de ne pas nous tâcher… Les enfants ont leur banquette ; ils mangent comme des cochons, font un concours de grimaces et se racontent les péripéties et anecdotes de leurs voyages respectifs. Nous sommes ravis de nous ressourcer auprès d’«expatriés» comme nous, de partager nos impressions, nos sentiments. Et ravis aussi que nos enfants s’amusent autant ! Cela leur manquait de jouer avec des enfants de leur âge et vivant le même genre d’expérience…
Nous nous retrouvons le lendemain matin à l’Hôtel International (s’il-vous-plaît !) car Marie-Hélène a négocié de pouvoir confier son linge sale à la laverie de l’hôtel et nous avons bien besoin, nous aussi, de décrasser nos affaires, notamment les draps ! Nous nous installons donc sur le parking de l’hôtel en attendant le début d’après-midi que tout soit sec et en profitons pour faire un peu d’école… Un des employés propose à Marie-Hélène de venir se mettre au chaud dans la salle de restaurant avec Hersilia et Simon et nous les rejoignons car dehors, un vent glacial souffle et la température est un peu fraîche dans le camping-car. Nous décollons en milieu d’après-midi, draps propres et secs, et faisons route vers Tabriz, tandis que nos nouveaux amis se dirigent vers Téhéran directement…
Tabriz
Superbe mausolée au bout d’une route de la plaine, son dôme culmine à 48 mètres de haut (c’est le plus haut du monde) et il fait 25 mètres de diamètre ! Au départ, il devait accueillir la dépouille de l’Imam Ali, gendre de Mahomet. Mais le promoteur, le sultan Oljeitu Khodabandeh s’étant entre temps converti au sunnisme, se l’attribua pour y être lui-même enterré. Quoiqu’il en soit, le monument est magnifique et impressionnant, il offre même une vue panoramique sur toute la plaine alentour.
Le bord de la mer Caspienne à Kiyashahr
«T’as voulu voir la mer et on a vu la mer…»
On l’a surtout cherchée longtemps ! Et démasquée au bout d’un long ponton bordé de roseaux. Mis à part le fait que nous bénéficions d’une météo fort clémente - il pleut beaucoup dans la région d’ordinaire - rien de bien extraordinaire : grande plage, sable fin mais un peu gris, vaguelettes et vent. L’originalité par rapport à ce que nous connaissons des plages européennes réside dans les petits kiosques en bois élevés à quelques centimètres du sol pour permettre de pique-niquer sans croquer trop de grains de sable en même temps. Il y a aussi ce grand mur de séparation en béton qui coupe la plage en deux jusqu’au rivage afin de bien séparer hommes et femmes pendant les bains de soleil et la baignade ! Heureusement pour nous, la saison était terminée et nous pouvions pique-niquer tous ensembles sur la plage déserte, dans le cabanon de Mohammad (voir «carnet de route» 9).
Lahijan
Qazvin
Pour le déjeuner, il nous indique une sorte de cantine où nous achetons des portions de riz avec kebab de viande hachée ou poulet, délicieux, pour 20000 riels par personne, soit à peine 1,50 euros ! Nous dévorons ce bon «miam» au camping-car pendant que notre ami Firuz rentre déjeuner chez lui, puis il vient nous rechercher et nous dépose devant le Bazar de Qazvin. Il nous laisse un téléphone portable pour que nous l’appelions dès notre retour au camion, car il vaut nous emmener chez sa sœur le soir. Nous visitons la Mosquée Nabi, dont la cour est surprenante car en contrebas. Elle accueille une école coranique réservée aux jeunes hommes. Ensuite, nous déambulons dans le Bazar qui nous paraît tout calme et dont les allées sont très larges. Là, nous faisons le plein de fruits, légumes et fruits secs dont les enfants raffolent.