décembre 2011
L’arrivée en Oman : Sohar
Ensuite, nous quittons la côte pour une virée dans un coin un peu désertique : grandes plaines de cailloux, dromadaires qui paissent en liberté et wadis (gorges) asséchés. D’ailleurs, avant chaque lit de rivière, un panneau prévient : « si l’eau arrive au trait rouge – du poteau -, arrêtez-vous ! » En effet, lorsqu’il pleut ici, l’eau monte très rapidement et les routes sont coupées. On voit même des pans entiers de bitume complètement arrachés et, vingt mètres plus loin, une nouvelle route construite pour remplacer l’ancienne.
Rustaq
Lorsque nous arrivons à Rustaq, nous cherchons tout de suite la source d’eau chaude ; elle se trouve à l’extérieur du village et est canalisée dans un énorme bassin autour duquel s’attroupent les gens, qui ne font trempette que du bout des orteils car la température frôle les 50 degrés ! En revanche, le long du canal où s’écoule le ruisseau sont aménagées des cabines afin qu’hommes et femmes puissent profiter de ce jacuzzi naturel en toute intimité. Bivouac au pied de l’imposant fort, malheureusement fermé pour travaux de rénovation…
Du coup, le lendemain, nous mettons le cap sur Nakhal, ville bâtie aux pieds des montagnes et dont le fort est superbement restauré. En outre, il est meublé, ce qui permet de s’imaginer plus facilement la vie telle qu’elle était menée du temps où il servait. Nous escaladons une succession de petits escaliers, menant chacun à un quartier précis de cet imposant édifice construit autour -et sur- un rocher : cuisine, épicerie avec réserves de dattes, chambres multiples (du gouverneur, des garçons, des filles, des femmes), salle de réception, prison, salons d’été et d’hiver, tours de guet (avec palmeraies à perte de vue tout le tour du fort), canons et terrasses. Nous nous régalons durant cette visite !
Sawadi
Le lendemain, nous profitons un dernier coup du paysage, faisons le plein d’eau, dépannons la voiture d’un Anglais et filons, direction la capitale : Mascate. Nous débusquons une résidence en cours d’aménagement, en bord de mer : « The Wave ». Tout au bout d’un labyrinthe de ruelles, nous tombons sur un espace vert ombragé, à deux pas d’une plage de sable fin et blanc, fréquentée visiblement par des « expat’ ». Après un bon pique-nique sur le gazon moelleux, nous piquons une tête dans une mer toute propre (ce qui n’était pas le cas quelques kilomètres au-dessus…). Amélie se lance même dans quelques mouvements de début de brasse… sans ses brassards !
Abdullah réapparaît pour l’apéro : Thierry lui fait goûter le pastis (« raq » en arabe) qu’il accepte volontiers ! Il nous offre la fin de sa bouteille de whisky, puis repart en nous interdisant de préparer le dîner… Une demi-heure plus tard, il nous livre, mieux que «Pizza Hut», un repas fait maison (par sa femme) constitué de crudités, cuisses de poulet cuites au barbecue et pain frais. Chacun a sa petite portion ! Il a aussi apporté des yaourts à boire, des glaces à l’eau et deux bidons de six litres d’eau minérale, craignant que nous soyons à cours dans la suite de notre parcours… Enfin, il offre sa canne de chamelier aux enfants, qui sont absolument ravis ! Abdullah ne tient même pas rigueur à Amélie qui lui a renversé la moitié de son « Yop » à la banane dans les chaussures… Nous le recroisons le lendemain matin, puis le surlendemain, alors qu’il n’était pas prévu que nous revenions bivouaquer là : il nous « souffle dans les bronches » parce que nous ne l’avons pas prévenu de notre retour et qu’il n’a pas pu nous apporter le repas la veille au soir !… Si maintenant les hôtes vous grondent quand ils ne peuvent pas vous gâter…