Samedi 10 septembre
Nous
sommes toujours dans l’
île de Cres et, le lendemain, nous nous résolvons à quitter les lieux et croisons les doigts pour qu’aucun autre véhicule n’ait l’idée de se trouver dans la pente en même temps que nous… Ouf ! Nous montons d’une seule traite et nous arrêtons pour visiter le petit village de
Beli, tout en pentes et en escaliers, surplombant les grande bleue. Ensuite, excursion pédagogique au
Rescue Center qui recueille les vautours malades ou blessés pour les soigner et les remettre en liberté une fois ragaillardis. Leur démarche patibulaire nous fait bien rire !
Direction ensuite la ville de
Cres, qui fait un peu penser à Cassis : plutôt charmante !(ruelles pavées, échoppes en tous genres, magasins de glaces…). Nous déjeunons à côté du parking, sous un arbre, «à l’orientale», tous les 5 autour du plat unique, mais pas avec les doigts; cela viendra… Nous découvrons
le Lungomare, promenade du bord de mer qui longe l’anse de
Cres : la rive d’en face n’est qu’à une centaine de mètres, bien fournie en arbustes qui masquent les rochers par endroit. L’eau est délicieuse, on peut même faire une petite sieste sur le muret qui sépare la promenade bétonnée de
l’étroite plage. Détente assurée !
Aujourd’hui, c’est la Sainte Inès; elle choisit ce qui lui fait plaisir… une glace pour le goûter ! Nous voilà donc tous gâtés, à léchouiller les dégoulinures à la vanille, au chocolat, etc. en visitant le bourg de Cres, ses ruelles pavées et étroites, son port, ses magasins de souvenirs et d’articles de plage, tout ça…
Cap ensuite sur Merag, où nous prenons le ferry pour rejoindre l’île de Krk, à une demi-heure de là. Nous dénichons un petit coin tranquille au bout d’un chemin pour la nuit. Krk est une ville fortifiée dont nous arpentons les ruelles-là aussi- pavées. Une petite prière dans la magnifique Cathédrale de l’Assomption, un petit tour dans l’enceinte du Kastel fortifié qui protégeait la ville des attaques maritimes, et nous voilà repartis pour Baska tout au sud de l’île, dont la plage est réputée pour être la plus belle… Ce qui est agréable, de prime abord, c’est de pouvoir se garer à l’ombre, sur un parking gratuit ! C’es vraiment rare en Croatie.
Effectivement, la plage est agréable. Elle est bondée, d’ailleurs ! Inès, Martin et Amélie jouent au sous-marin avec palmes, masques, tubas et planches gonflables et nous, nous bouquinons en nous dorant la pilule.
Lundi 12 septembre
Avant de rejoindre le continent, nous faisons une halte à
Vrbnik, où nous croisons des camionnettes débordant de raisin fraîchement vendangé. Pause baignade et sauts éclaboussants sur une plage bétonnée mais bien agréable. Il n’y a pas grand-chose à voir sous l’eau mais barboter est un plaisir tellement bon…
L’après-midi, après un pique-nique surplombant la mer où un dauphin nous fait la surprise de passer, nous nous baignons dans une petite crique, cette fois plus sauvage, où le grand jeu est de jeter des cailloux comme des feux d’artifice dans l’eau.
Nous empruntons le pont qui relie Krk à la terre ferme et nous dirigeons vers les lacs de Plitvice, dans la montagne. Il fait frisquet par ici, ça change des températures estivales de la côte ! Nous bivouaquons dans un virage, à l’abri des regards (peu nombreux, ceci dit…).
Le parc de Plitvice est immense et nous y passons l’après-midi entier pour découvrir cette succession de lacs alimentés par des cascades qui se forment grâce au karst contenu dans l’eau. Le site est d’ailleurs inscrit au
Patrimoine Mondial de l’Unesco. La vég
étation est luxuriante (roseaux, hêtres, épicéas, charmes, frênes) et les teintes de l’eau varient du bleu clair au vert vif, en passant par le bleu profond ou le gris.
Nous prenons même un bateau pour traverser un des lacs, tandis qu’un petit train nous ramène au parking en fin de journée. Les petites jambes ont bien marché : bravo à nos loustics pour leur endurance, car en outre il a fait bien chaud !
Nous cherchons un bivouac alors que la nuit est tombée notre quête prend des allures glauques… Dès que nous empruntons un petit chemin, nous nous retrouvons nez-à-façade avec des maisons délabrées, envahies par les ronces… Pas très engageant… Beaucoup de maisons ont été abandonnées par les Serbes au moment de la Guerre de 1991-1995, et ils ne sont jamais revenus dans leurs villages par peur de représailles. Du coup, il n’est pas rare de croiser des ruines sur la route. Finalement, alors que nous étions prêts à rejoindre la côte pour trouver un camping, nous trouvons par hasard un chemin tout à fait accueillant et nous nous installons pour la nuit.
Mardi 13 septembre
Aujourd’hui, c’est fête : nous allons retrouver la
famille Berteau (de Chaponost, Rhône), en voyage au long court elle-aussi, mais depuis 2 mois-et-demi déjà. Eric, Christèle, Valentin, Capucine et Maël nous attendent au camping à
Starigrad-Paklenica et nous nous réjouissons de partager avec eux nos premières impressions et nos aventures. A peine sommes-nous descendus du camion que les enfants se racontent leurs histoires, mais aussi des souvenirs d’avant le voyage, à l’école… Cela leur fait certainement du bien de rencontrer d’autres enfants qui «subissent» le même sort qu’eux et dont les parents ont eu
la même idée saugrenue de les soustraire à leur vie sympathique et confortable pour aller courir le monde…
Eric sort même son canoë gonflable : Inès ne pouvait pas rêver mieux, elle qui avait coché toutes les pages du guide de la Croatie qui contenait le mot «kayak» ! C’est d’ailleurs laborieux de faire revenir nos trois «grands» au rivage au moment de partir ! Inès et Valentin, tous deux dévoreurs de bouquins, s’échangent leurs lectures préférées, on se souhaite bon voyage en espérant se revoir très bientôt…
Prochaine escale : Zadar. Bivouac dans un champ d’oliviers. Pour ne pas dénoter, Zadar est une ville fortifiée. Nous nous garons en périphérie et traversons le port en barkarioli, petite barque emmenée par un barkariolo qui rame d’une rive à l’autre (80 mètres) pour une somme modique. Loin d’être une arnaque à touristes, ce moyen de transport est très prisé des habitants de Zadar qui préfèrent passer sur l’eau plutôt que de s’entasser dans les embouteillages et de peiner à se garer aux pieds des remparts.
A peine les remparts passés, Thierry nous embarque dans un magasin d’articles de pêche : depuis le temps que Martin se fabrique des cannes à pêche de fortune avec la bobine de fil que lui a donné sa grand-mère avant le départ… Désormais, nous pourrons vivre de ce que les enfants attraperont dans la mer ! Reste à décider qui videra les poissons…
Nous déambulons dans
Zadar, canne à pêche en bandoulière (très chic !), à la découverte des surprises que recèle la première ville de Dalmatie du Nord : rues piétonnes pavées de marbre qui suivent toujours le tracé des anciennes rues romaines, ruines romaines, églises médiévales, mais aussi «orgue marin» conçu par l’architecte
Nikola Basic (architecte croate contemporain), c’est un système de tuyaux et de soufflets installés dans les marches de pierre ajourées de la promenade du front de mer qui émet des soupirs au gré des appels d’air créés par le ressac : assez insolite et la «salutation au soleil» du même architecte (un cercle de 22 m de circonférence taillé dans le sol de la même promenade et recouvert de 300 plaques de verre à couches multiples qui emmagasinent l’énergie solaire en journée et produisent un magnifique jeu de lumière du lever au coucher du soleil). Non loin de là, derrière des vestiges romains mis en valeur sur une place, se dressent 3 églises, pas moins, dont l’église Saint-Donat dont le plan est circulaire et les fondations apparentes, constituées de «chutes» de colonnes romaines. C’est assez étonnant ! A l’intérieur, le plancher du IXème siècle a été retiré afin de mettre au jour les dalles de l’ancien forum sur lequel a été construite l’église.
No
us continuons notre balade jusqu’au marché «couvert» car constitué de plein de petites échoppes couvertes collées les unes aux autres, dont les couleurs des fruits et légumes sont un enchantement pour les yeux ! Un vendeur nous fait même goûter des pêches de vigne vertes : délicieuses ! Une pizza et une glace (en petits bols cette fois-ci, ça dégouline moins…), un petit tour dans la cathédrale Sainte-Anastasie et nous retournons vers le camping-car en empruntons à nouveau une petite barque de barkariolo.
En route vers Sibenik, nous perdons beaucoup de temps à essayer de trouver des sièges de camping (nos trois zouzous n’en on pas), en vain. Un petit plouf en chemin nous détend de cette «quête infernale» et nous continuons notre route en direction du parc de la Krka. Les arbres se font rares dans cette région et les arbustes ne sont pas assez hauts pour nous dissimuler. Finalement, au gré d’une petite route au milieu des champs de pierres, nous empruntons un chemin puis un pré au fond duquel nous nous arrêtons. Un chien aboie au loin, il doit nous sentir… Pourvu qu’on ne vienne pas nous demander de partir !