5 Croatie (suite)

 



vendredi 16 septembre

    Un circuit magnifique nous attend, celui du canyon creusé. par la rivière Krka dans le calcaire, charriant du carbonate de calcium que les mousses et les algues ont retenu. L’encroûtement des couches végétales successives a produit les barrières de travertin qui forment les cascades actuelles. Le débit dans les gorges avoisine les 55m3 par seconde dans la dernière chute : le spectacle n’en est que plus impressionnant !

    Un sentier en rondin nous conduit sous les branches de figuiers géants, et nous découvrons tantôt des cascades plus ou moins grosses, tantôt des grandes mares habitées par des poissons nonchalants. Des panneaux nous informent de l’immense diversité de la faune et de la flore dans ce parc. On peut notamment croiser plusieurs sortes de serpents, de mulots, d’oiseaux de proie…

A la fin du parcours, on débouche sur Stradinski Buk, la plus imposante des chutes : longue de 800 mètres, elle atteint une hauteur de 46 mètres et descend en une succession de 17 cascades ! Et en outre, on peut se baigner dedans !  Enfin, dans la partie calme du lac… Une fois rafraîchis et rassasiés, nous passons dans la partie pédagogique du site : usine hydro-électrique, moulins à eau jadis utilisés pour moudre le blé, maison du meunier… Le tout très bien expliqué.

    Nous sommes ravis et avons appris plein de choses intéressantes, et en plus, c’était beau ! Les p’tits loups goûtent un repos bien mérité pendant que nous roulons vers Primosten, petit bourg médiéval dominé par un imposant beffroi et bâti sur une presqu’île. L’église et le cimetière dominent le village avec vue sur la mer.


    Après cette visite-éclair, c’est Split que nous convoitons. Et quel bonheur de voir défiler les grandes surfaces en périphérie de la deuxième ville de Croatie ! Sans trop y passer de temps, nous dénichons enfin de quoi asseoir les zouzous dehors ! A défaut de sièges de camping, nous acquérons des tabourets pliants de cuisine, qui ont l’avantage de ne pas prendre trop de place une fois pliés.

    Nous partons à la découverte du Palais de Dioclétien dans Split même, à la tombée de la nuit, et cela rend l’expédition encore plus magique : c’est l’un des plus imposants vestiges romains encore debout, le cœur bien vivant de Split, un labyrinthe de ruelles étroites qui dissimulent venelles et autres cours, plus ou moins fréquentées. Devant la Porte d’Or, nous tombons nez-à-doigts-de-pieds avec l’imposante statue de Grégoire de Nin, évêque du Xème siècle qui lutta pour imposer le vieux croate comme langue liturgique.  La fin de notre visite nous mène dans les salles souterraines du Palais, dont les salles et les couloirs ont été dessinés selon le même agencement que les pièces de vie au premier étage. On y trouve des sarcophages, des statues, un patio… Vraiment impressionnant !


    Nous choisissons un emplacement de choix au camping de Stobrec, à 6 kilomètres de Split : entre les poubelles et les sanitaires ! En face sont installés Jean-Louis et Cathy, deux presque-retraités français très sympas avec qui nous papotons un moment autour d’une bière fraîche, entre 2 rinçages de lessive (nous n’en ferons pas moins de 4 dans la soirée, d’où l’importance d’être à côté du point d’eau !). Le lendemain matin, nous préférons enchaîner 2 autres lessives après le petit-déjeuner alors que la mer est à deux pas… Le plus rageant, c’est que Cathy nous apprend qu’elle vient de voir des machines à laver juste derrière les sanitaires ! Bisque-bisque-rage !



samedi 17 septembre

    Nous prenons la route pour Dubrovnik : elle longe la «Riviera de Makarska» dont les paysages font rêver et ont sans doute été «modèles» pour cartes postales tellement le bleu de l’eau, le vert des arbustes et l’ocre clair des rochers éblouissent nos mirettes ! Attention tout de même à ne pas se laisser ensorceler par le paysage car la route tortille sec ! Une petite pause baignade dans une eau transparente nous ragaillardit et nous sommes fin prêts pour aller découvrir l’arboretum de Trsteno quelques kilomètres plus loin. Les cyprès de Florence apparaissent, au milieu d’une végétation aux teintes jaune-orangées, nous rappelant que l’automne n’est pas loin…

    Le village de Trsteno est «gardé» par deux platanes pluri-séculaires de plus de cinquante mètres de haut et 15 mètres de circonférence ! Ca ne rigole plus ! En contrebas se dévoile l’arboretum, paradis verdoyant, autrefois jardin de l’aristocratie de Dubrovnik. Planté selon un plan Renaissance, le jardin arbore des motifs géométriques composés de plantes et arbustes méditerranéens (lavande, romarin, bougainvillées) et des vergers de citronniers embaument l’air de leur doux parfum. Seule une partie est paysagée, le reste  étant laissé au bon vouloir de la nature. Une fontaine, dite de Neptune (avec son trident), apparaît derrière les multiples essences d’arbre ; elle est alimentée par un aqueduc.

    Après cette bouffée de verdure, nous reprenons la route en direction de Dubrovnik et débusquons, au détour d’un virage, à Zaton, une aire de camping «fantôme»: il y a bien un écriteau, des sanitaires -l’eau est même chaude !- et quelques emplacements, mais personne à la réception… Deux Slovaques en voiture sont en train de s’installer pour une nuit à la belle étoile et sont ravis de ne plus être seuls. Ils s’appellent Jori et Suzana et nous passons une bonne soirée à discuter ensemble à la lueur de la lune. Quelle chance de pouvoir bivouaquer aussi facilement à seulement une dizaine de kilomètres de la si touristique Dubrovnik !