7 Grèce        

 
    octobre 2011
    Nous ne consacrons qu’une petite semaine à la Macédoine et la Thrace grecques, car notre objectif est toujours d’arriver le plus tôt possible à Istanbul pour déposer notre demande de visas iraniens, qui risquent de nous être délivrés au bout de 3 ou 4 jours, au minimum. Et nous voulons aussi entrer en Iran autour du 15 octobre car nous craignons de rencontrer la neige plus tard… Bref, il nous faut tout de même nous instruire et nous cultiver, donc nous faisons une première halte… dans un champ, sur les hauteurs d’une montagne aride, dont les champs juste labourés brûlent avant d’être à nouveau retournés et ensemencés. Plutôt impressionnant comme spectacle, d’autant qu’apparemment, personne ne semble surveiller ces barbecues géants une fois la nuit installée ! Même pas peur ! Ce dont nous avons besoin -surtout les zouzous- c’est de nous dégourdir les jambes, et l’endroit est idéal. L’appel des crêpes rapatrie toute la troupe dans la cabane à roulettes et nous dévorons notre rituel du dimanche avec la même gourmandise joyeuse ! Vient la lecture de deux messages d’amis : c’est bon de se souvenir de l’affection mutuelle qui nous lie !

    Au programme de notre semaine hellénique :
    •Les cascades d’Edessa : en pleine ville, le fleuve que nous longions se jette soudainement dans le vide en une cascade spectaculaire qui nous éclabousse quand nous passons derrière ! (sans trucage)

    •Thessalonique : capitale de la Macédoine (région), que nous découvrons d’abord sous un angle peu flatteur puisque les 20 kilomètres qui précèdent l’entrée dans la ville à proprement parler sont dédiés à une immense zone industrielle en plein essor… Ceci dit, une fois grimpés sur les hauteurs, au pied de la Tour de la Chaîne imbriquée dans les remparts, nous admirons le panorama de la ville en bord de mer : les constructions modernes (on peut même dire «moches»pour certaines) se mêlent aux églises orthodoxes centenaires, toutes de briques serties, et aux façades plus anciennes, sur fond de mer Egée scintillante. Plutôt plaisant comme toile de fond pour croquer un «choco-prince» !
    
    Ensuite, ça se corse, comme à chaque fois que nous nous mettons en quête d’un bivouac en périphérie d’une grande ville… Il y a bien un immense parc boisé à la sortie de Thessalonique, mais il est hyper surveillé (avec des caméras à chaque début de sentier !) et aussi super sale ! Nous faisons le tour de la colline, tel un dahu cherchant la sortie, et nous retrouvons au bout de trois quarts d’heure sur un petit promontoire, dos au cimetière et coincé entre deux monastères orthodoxes (très chics, du reste), avec vue sur le bout de l’anse de Thessalonique ! Cela aurait largement pu être pire ! Il y a juste un peu «bataille» pour se garer, car c’est l’heure de l’office au monastère, et les fidèles affluent de toutes parts, stationnant sur le moindre espace libre. Nous sommes un peu encombrants avec nos 7 mètres de long… Un couple renseigne Thierry sur l’horaire et le déroulement de la messe, à laquelle lui va assister, du moins un petit moment. Pendant ce temps, le reste de la troupe ne se lasse pas d’admirer le coucher de soleil et prépare un bon petit «miam». La soirée s’annonce calme. Une heure après la fin de l’office, le couple qui avait renseigné Thierry vient nous offrir des pâtisseries locales, nous souhaite bon voyage et repart ! Quelle gentillesse ! Puis vient le tour d’une dame qui toque à la fenêtre du camion et tente de nous dire quelque chose que nous avons du mal à comprendre. Nous pensons qu’elle nous dit que nous ne pouvons pas rester là, à côté des monastères, mais en fait, à force de baragouinage en gréco-français, nous comprenons qu’elle était venue pour l’office au monastère des femmes mais qu’elle a trouvé porte close et qu’elle aimerait qu’on l’emmène, en camion, jusqu’à son arrêt de bus un peu plus bas, car il y a 2 chiens errants sur le chemin qui lui font peur. Nous voilà rassurés, nous ne devons pas partir à la recherche d’un nouveau bivouac en pleine nuit ! La dame s’installe volontiers à notre table et croque avec appétit un fruit que nous lui offrons. C’est bon de pouvoir à notre tour partager ce que nous avons ! Une fois notre tour de pâté de maisons effectué, en accompagnant la dame, nous nous re-garons exactement à la même place, en mettant les cales exactement au même endroit : c’était notre emplacement, après tout !

    Avant l’étape culturelle du jour, nous dévalisons un supermarché Carrefour où nous retrouvons quelques produits fétiches… Ensuite, nous partons à la découverte du Musée Archéologique de Thessalonique : un régal ! Déjà, nous sommes les seuls visiteurs, ou presque. Et puis toutes les explications sur le mode de vie des Grecs pendant l’Antiquité, mais aussi au cours de la Préhistoire, sont très pédagogiques et intéressantes (voir «la page des enfants»). Les enfants sont ravis et ne sentent même pas passer les deux heures de visite ! Sur le front de mer en travaux, nous croisons 
Alexandre-le-Grand chevauchant, une épée à la main, puis un drakkar-restaurant et un bistrot flottant. Nous admirons ensuite la Tour Blanche, symbole de la ville, qui servit autrefois de prison et abrite aujourd’hui le Musée Byzantin.

    Sur notre route vers l’Est, nous voyons beaucoup d’oliviers, mais aussi d’amandiers, dont c’est l’époque de la récolte. Des camionnettes transportent des quantités de cagettes remplies, dont on se demande comment elles font pour ne pas se renverser sur la route… Nous croisons aussi, dans un autre domaine, beaucoup de chiens errants, pas agressifs pour un sou mais très «aboyants».

    •Le site archéologique de Filippi, dont les vestiges sont nombreux et plutôt bien conservés. Pour Inès, Martin et Amélie, cela facilite la représentation de ce que devait être la cité autrefois. D’ailleurs, Martin et Amélie nous présentent un combat de lions dans l’amphithéâtre ! Viennent les ruines d’une basilique à côté de laquelle Saint-Paul a été emprisonné et a écrit les lettres que l’on retrouve dans la Bible : on peut voir la prison et les restes de peintures qui en recouvraient les murs. De l’autre côté de la route, sur le même site, l’étendue des vestiges est saisissante : un forum complet, une autre basilique (en bien meilleur état que la première), un bout de la Via Egnatia (qui menait de Rome à Constantinople), la base des bâtiments qui abritaient les magasins, une immense mosaïque, des latrines, des amphores énormes et tout un quartier d’habitations que l’on imagine parfaitement. Il a beau être 13heures et faire chaud, nous nous régalons. 

    •La plage de Kavala, mignonne cité balnéaire.

    •Le camping de Nea Karvalia, sur la côte, presque désert (la saison est terminée…) mais pas tout à fait : nous faisons la connaissance d’Igel et Paola, un couple de cyclistes allemands qui parcourt le monde depuis maintenant dix ans. Leur équipage est rigolo : ils pédalent «couchés» sur trois roues, tractant une remorque pour leurs deux chiens, Caramba et Rambo, et sont super sympas. Nous buvons un petit verre de vin rouge en échangeant sur nos voyages respectifs, puis allons brasser nos lessives pour décorer de nos étendages ce camping tout vide… Le lendemain, grand luxe : la propriétaire du camping nous permet de faire une dernière lessive dans sa machine à laver, chez elle ! C’est un des atouts de la basse saison. Elle offre aussi des chocolats aux enfants. Nous nous baignons dans une mer à 25°C avec vagues… et algues.
 
    •Komotini, qui prend des airs orientaux au détour des rues : magasins de narguilés, fruits secs, lampes en fer forgé délicatement travaillées, étals d’épices odorantes… 

    •Xanthi : après des paysages dans tous les tons de vert (oliviers, amandiers, vignes, champs de blé, chênes), nous arrivons dans cette ville plutôt dynamique où Thierry et les filles squattent d’emblée un banc pour profiter d’une connexion internet wi-fi, pendant que Martin et Sabine écument les pharmacies à la recherche de vermifuge (les réserves s’amenuisent…) et d’un traitement pour éradiquer les verrues, le tout sans parler grec… Mission accomplie : un pharmacien nous prépare même une potion magique pour les verrues, sur la base des composants d’un médicament homéopathique français ! La nuit tombe, l’ordinateur est à court de batterie, mais nous avons encore besoin d’internet. Nous rapprochons le camion de la place centrale et stationnons en vrac, au milieu du trafic. Les enfants s’endorment au son des klaxons, tandis que nous faisons turbiner la machine à messages et la sauvegarde de photos en ligne. 

    •Lagos et sa double plage : sur le lac d’un côté, sur la mer de l’autre. C’est cette dernière que nous choisissons pour établir notre bivouac, sous la pinède. 

    •Maroneia : son théâtre romain restauré qui sert pour les représentations en plein air et son petit port de pêche au pied des collines ocre rouge, où l’on peut enfin sortir la canne à pêche et taquiner la friture !

    Un bivouac au détour d’un virage, quelques kilomètres avant Alexandropouli, où nous reconnaissons la tente et l’équipage d’Igel et Paola. Nous nous installons à côté d’eux, tout heureux de les recroiser, et passons encore une bonne soirée en leur compagnie. Ce sera la dernière, car ils suivront la côte sud de la Mer de Marmara, tandis que nous tirerons vers le Nord pour rejoindre Istanbul.

    N’oublions pas les chiens errants, qui sont légions en Grèce et qui ne se lassent pas d’aboyer en stéréo avec leurs copains dès que l’on s’approche de leur territoire (c’est-à-dire partout), et ce tant qu’on lève encore un petit doigt !
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