avril 2012

    La traversée en ferry d’Haïfa à Limassol

    La traversée d’Israël à Chypre grève sévèrement notre budget, mais nous ne sommes pas déçus car l’accueil du capitaine et les prestations à bord sont « top » ! Déjà, la prise en charge au port par l’employé des services de l’Immigration est très sympa : Rachid nous accompagne dans les différents bureaux avec un large sourire, tout le long. Puis, juste avant d’embarquer le camion à bord de l’ « Alios », nous demandons à rester à quai, à l’air libre, pour déjeuner. Il nous répond que nous pouvons déjeuner à bord, qu’il suffit de le demander au capitaine. Du coup, à peine avons-nous serré la main dudit capitaine, charmant du reste, qu’il commande à son cuistot de nous préparer un repas le temps de nous montrer nos cabines. Les parents partagent une cabine double, tandis que les enfants squattent canapé et fauteuils rapprochés + un lit d’appoint apporté par un employé du bateau. Les couettes sont douillettes, les serviettes de bain bien moelleuses… Au menu : crudités, spaghettis bolognaises, purée, flan de poulet aux légumes et petits gâteaux au chocolat avec le café ; cela commence bien ! D’autant plus que le dîner est servi à 17h… Nous n’avons pas vraiment faim, mais faisons tout de même honneur au velouté de champignons, puis aux foies de poulet accompagné de frites (ouais !). Dès que le navire largue les amarres, en début de soirée, nous sommes invités dans la cabine de pilotage où le capitaine et ses collègues nous expliquent comment fonctionnent les instruments d’aide à la navigation (sonar et radar). La mer est plutôt calme. Nous rejoignons nos cabines à la nuit tombée et nous régalons sous une bonne douche chaude avec de l’eau qui coule à volonté : le luxe ! Les arsouilles se faufilent dans leurs plumards et Thierry leur lit une histoire. Quant à Sabine, elle est beaucoup moins vaillante…. Adieu repas de midi et du soir : son estomac ne résiste pas au début de roulis qui se fait sentir petit à petit ! Du coup, à 21h15, tout le monde dort chez les Bourbon Voyageurs.


    L’arrivée à Limassol

   
Ayant passé une bonne nuit, bercés par les vagues, nous sommes sur le pont à 8 heures pour admirer le lever du soleil et observer les matelots amarrer notre gros bateau au quai chypriote. Pour tout ce qui concerne les formalités d’entrée sur le territoire, nous sommes accueillis par des personnels charmants, souriants, détendus. Nous voilà en Europe, mine de rien ! Retour à l’euro, on parle grec, mais conduite à gauche… Il va falloir se concentrer !
    Dans Limassol, impossible de débusquer l’Office de Tourisme : le quartier du centre-ville est en travaux. Nous cherchons un guide touristique de l’île, ca
r nous n’avions pas prévu d’y venir et ne savons même pas ce qui vaut la peine d’être vu… Peine perdue : nous arrivons le premier jour du long week-end férié de la Pâques orthodoxe. Autrement dit : tous les bureaux administratifs et organisations d’état seront fermés pendant 4 jours… En revanche, les supermarchés, eux sont ouverts ! Nous en dévalisons donc un, la soute étant vide. Ce qui nous fait le plus plaisir, c’est de retrouver du cochon et du fromage (autre que Vache qui Rit et cheddar !). On trouve même du pain libanais, pour la plus grande joie de nos zouzous ! (Le Liban n’est qu’à quelques heures de ferry, après tout)

    Nous filons ensuite vers Paphos où, au cours d’une balade sur le front de mer, nous nous procurons enfin un guide de l’île, en français. Nous pouvons désormais établir une trame d’itinéraire pour les 10 jours qui s’annoncent.


    Les Tombeaux
des Rois à Paphos

    Il s’agit de tombes de personnes aisées creusées dans la roche et éparpillées sur un immense site en bord de mer. La visite est très agréable car en pleine nature. Ce système de nécropole nous rappel évidemment celui de Petra, bien qu’ici, les familles ne vivaient pas à côté des morts.

Aujourd’hui, 14 avril, Inès a 10 ans ! Elle souffle ses bougies « magiques » en-dessous d’une banderole décorée et dessinée par Amélie et Thierry et nous dégustons ensuite son « pavé » de glace au chocolat d’anniversaire, déguisé en bonhomme, grâce à des speculoos et des smarties ! Elle déballe même quelques cadeaux, dont certains avaient été préparés à l’avance par leurs auteurs ! Merci à eux !


    Le Troodos

    La montagne qui s’élève à l’ouest de l’île s’appelle le Troodos. Son sommet, le mont Olympos, culmine à 1650 mètres et l’on peut y skier ! Avant d’attaquer sa douce ascension, nous nous laissons envoûter par l’odeur des agrumes en fleurs : orangers, citronniers et clémentiniers s’étendent à perte de vue le long de la route. On aperçoit aussi des amandiers, des cerisiers et des oliviers. Quant aux fleurs, beaucoup de cistes, de mimosas, d’arbres de Judée et de thym sont fleuris et nous ravissent les mirettes de leurs couleurs vives.

    En chemin, nous faisons halte aux Monastères Grecs Orthodoxes d’Agia
Moni, simples et très accueillants, puis de Chrysorrogiatissa, plus touristique donc plus impersonnel, bien que richement décoré. Ce qu’il y a de super dans ce coin, c’est que des aires de pique-nique sont aménagées un peu partout le long de la route. Nous bivouaquerons donc sur l’une d’elles, en pleine forêt. On allume un feu pour l’apéro, malgré la bruine qui nous humidifie. Alentour, les feux d’artifice détonnent pour célébrer Pâques.

   

    Le lendemain, dimanche de Pâques, des groupes de jeunes débarquent dans la matinée et s’installent pour un pique-nique pantagruélique : grillades de viandes, pains divers, salades, desserts… Ils passeront la journée ici à bien manger et à se détendre. Nous continuons notre virée dans la verdure et arrivons à la Vallée des Cèdres, une enclave couverte de ces résineux dont les branches p
oussent en plateau, alors que sur le reste des coteaux, ce sont plutôt des pins que nous observons. Nous arrivons ensuite au vaste et magnifique Monastère de Kikkos, avec ses splendides mosaïques et son iconostase impressionnante.

    En surplombant le petit village de Péloudas, nous apercevons son Eglise de L’Archange Michel, datant du XVème siècle, avec sa façade blanche rehaussée de lignes rouges. L’intérieur est sublime, notamment l’iconostase dont les icônes sont très raffinées.

    Rassasiés de bâtiments religieux – il y en a beaucoup sur l’île de Chypre – nous optons ensuite pour une petite rando dans la forêt pour terminer cette belle journée ensoleillée. Le sentier est balisé de diverses espèces de plantes typiques de la région, telles que les pivoines sauvages, les arbousiers (avec leur tronc rouge), les pins noirs et les juniperus. Un petit ruisseau bondissant fait notre bonheur pour la pause-goûter : cela faisait longtemps que nous n’avions pas été entourés d’autant de verdure et que nous n’avions pas entendu la cavalcade de l’eau sur les rochers ! Nouveau bivouac sur une aire de pique-nique, aménagée à proximité d’un bassin réservé à la pêche. A l’horizon, les sommets enneigés nous font de l’œil…  


    Au matin, avant que les familles ne débarquent pour un nouveau pique-nique de fête (nous sommes lundi de Pâques !), nous nous installons pour la classe, au calme. Pour récompenser cette séance scolaire efficace et consciencieuse, on allume un feu pour faire griller les saucisses en boîte ! Chipolatas et mergue
z seront pour plus tard… Petit épisode « bobo » : Martin s’entaille joliment le majeur avec une grosse écharde… Pin-pon ! Pschitt qui pique et «Stéristrip» sont là pour tout soigner ! Nous plions notre campement car nous redescendons ce soir en bord de mer. Avant cela, nous faisons un détour par le mont Olympos et allons tâter la fameuse neige. Si nous la traversions à ski, nous la traiterions de « soupe », mais là, alors que nous sommes en tee-shirts, shorts et sandales, cela fait son effet !
Au passage, nous nous arrêtons flâner dans le pittoresque village d’Omodos,
l’un des villages à vin les plus fameux. Avec ses maisons de pierre, ses bistrots fréquentés par les Anciens, ses échoppes de broderie, ses magasins de souvenirs et ses orangers qui débordent des terrasses, il nous plaît. Sur la route, effectivement, les vignes recouvrent tous les terrains. Ca et là, quelques arbres de Judée égayent le paysage de leur violet joyeux. Il y a aussi beaucoup de cerisiers en fleurs. C’est magnifique !


  
Pétra Tou Romiou

    Lorsque l’on longe la côte entre Paphos et Limassol, la route nous conduit au site de Petra Tou Romiou, une petite crique protégée par un immense rocher : c’est ici qu’Aphrodite (déesse de la Beauté et de L’Amour), aurait émergé des flots, selon la légende. L’île de Chypre est d’ailleurs surnommée « l’île d’Aphrodite ». Nous l’admirons depuis notre lieu de bivouac, sur les hauteurs, au coucher du soleil. Nous y descendons le lendemain matin, « en chair et en os », après l’école dans la garrigue.


    Pissouri

    Sur la route qui nous rapproche de Limassol, la vigne pousse sur le moindre flanc de colline. Nous faisons halte dans le charmant-mais-pas-pratique village perché de Pissouri, où nous laissons une belle trace du renfort métallique de notre pare-choc arrière en tentant de grimper dans une ruelle un peu abrupte … Le parking de la plage, plat, paraît plus indiqué pour notre monture ! Il fait beau, mais le vent rafraîchit carrément le fond de l’air et nous coupe l’envie de baignade (oh ! les goûts de luxe !).


    Kourion

    Nous terminons l’après-midi en visitant l’impressionnant site archéologique de Kourion, dont l’amphithéâtre domine la baie. L’ambiance est propice à la détente et la découverte, avec ce coucher de soleil qui s’annonce doucement, ces vieilles pierres qui nous délivrent leurs secrets au gré des panneaux explicatifs, et les herbes folles qui se dandinent sous le vent. Malheureusement, le gardien nous chasse
des ruines soudainement : il y a eu un « big problem » et la police a besoin que le site soit vidé de ses visiteurs pour faire son travail… Un peu frustrés, nous retournons au camion, décidés à revenir le lendemain terminer notre visite. Nous élisons domicile sur la plage de Curium, juste en contrebas, et nous consolons en ramassant des dizaines de cailloux multicolores, brassés par les vaguelettes.

Le lendemain, c’est la « Journée du Patrimoine » sur l’île : tous les sites sont gratuits. Cela tombe bien vu que nous revenions sur nos pas de la veille ! La luminosité n’est plus aussi féérique car le ciel est couvert…


  
Kolossi

    Un petit saut de puce vers l’est et nous nous arrêtons pour visiter un imposant château de Croisés, celui de Kolossi. Vu de l’extérieur, on dirait un gros cube. A l’intérieur, cheminées et escaliers en colimaçon lui confèrent un certain raffinement. Du haut de la terrasse, qui servait autrefois à guetter l’ennemi et à lui balancer des seaux d’huile bouillante sur le casque, la vue sur les cultures d’agrumes alentour est étourdissante !


    Kiti

    S’ensuit une « longue » traversée, d’au moins … 60 kilomètres ! L’avantage de cette île, c’est que l’on peu changer de décor en parcourant de très petites distances. Et là, en une heure à peine, un paysage beaucoup plus plat, dominé par les cultures céréalières qui recouvrent d’immenses champs, s’offre à nous. Le plus surprenant, ce sont les vagues qui s’écrasent sur la plage sous le nez des épis de blé tout proches ! Dans le paisible village de Kiti, nous découvrons la magnifique église byzantine Angeloktisti, datant du XIème siècle. L’endroit, tout calme, se prête parfaitement à une séance de classe, doublée d’une connexion internet au bistrot du coin.


  
Larnaka

    De Larnaka, nous n’appréhendons que le supermarché Carrefour qui nous fait de l’œil sur le bord de la nationale… Ah, vieilles habitudes, quand vous nous tenez !…


    Deryneia

Encore un grand bond de 50 kilomètres : la frontière avec la zone occupée par la Turquie est toute proche. A plusieurs reprises, des panneaux indiquent le « no man’s land » qui sépare les deux territoires. Au loin, on distingue déjà la ville de Famagouste. En empruntant une route en cul-de-sac dans Deryneia, nous nous retrouvons face aux clôtures de barbelés… Sympa comme lieu de pique-nique, non !?!


  

 

29 Chypre du sud