décembre 2011

 
  L’OASIS D’AL-AÏN

    On parle de l’ «oasis» d’Al-Aïn, c’est une immense ville, en fait. Pour vous dire : il y a même un « mall » avec un Carrefour à l’intérieur ! Ce n’est d’ailleurs pas le seul centre commercial : il y en une pléthore ! Bref, nous, c’est le zoo qui nous intéresse. Malgré son coinçage sévère aux cervicales, Thierry nous accompagne à la rencontre d’une multitude d’espèces rassemblées dans cet immense ménagerie vaste et drôlement bien aménagée. Nous voyons toutes sortes de gazelles du désert, des tigres, des lions, des léopards, des chimpanzés, des gorilles, des crocodiles, des serpents, des oiseaux de toutes les couleurs, des girafes, des zèbres, des lémuriens, des fennecs, des salamandres… et j’en passe ! Il ne manque que les éléphants, et les grenouilles à grande bouche, mais… « y’en n’a pas beaucoup par ici… »

Nous sommes déjà le 22 décembre et il manque des cadeaux un peu spécifiques dans la hotte du Père Noël… La bonne aubaine pour Sabine, qui abandonne lâchement son homme complètement coincé dans le camion avec les trois petits fauves et passe sa fin de soirée (de 22 h. à minuit) dans le Mall Bawadi, à plonger des deux pieds et des deux mains dans cette bonne vieille société de consommation pour honorer les vœux de ses chers bambins ! Eh bien bravo ! Nous qui souhaitions nous détacher un peu de nos considérations matérielles… Heureusement que c’est pour la bonne cause ! Bon, il faut déplacer le camion pour la nuit : des Emiratis nous informent que le souq aux dromadaires est juste derrière le centre commercial : nous nous garons donc juste à côté pour pouvoir s’y balader dès le lendemain matin. Thierry n’est vraiment pas bien, il n’arrive même plus à se tourner dans son lit. Nous écourterons notre séjour à Al-Aïn pour filer à Dubaï, où nous espérons que tous les ostéopathes ne seront pas déjà partis fêter Noël en famille…

  
Le souq aux bestiaux est impressionnant : d’abord, on passe devant les échoppes des vétérinaires, puis celles des vendeurs d’équipement pour dromadaires, les hangars à foin et à granulés et enfin les enclos des bestiaux. Il y a un quartier pour chaque espèce, comme dans tout souq qui se respecte : les chèvres, les moutons, et surtout : les dromadaires ! La plupart sont vendus pour la course, mais les autres le sont pour leur lait. On nous en montre de toutes les tailles, des beiges et des bruns foncé. Il y a des estrades spéciales pour le chargement dans les pick-up : les dromadaires n’ont pas l’air vraiment partant pour un long voyage à six, huit voire douze dans une benne, le nez au vent… Pour info, une chèvre est vendue 50 euros, un chevreau 10 euros, un dromadaire adulte pour la course 4000 euros et un petit, dromadaire 1000 euros. Martin aurait bien voulu qu’on en achète « juste un petit, pour mettre dans le jardin à Irigny ! »… En sortant de là, nous nous égarons au rayon pépinière pour rapporter de la verdure en pot à nos amis et cousin de Dubaï. Les enfants «flashent» sur des cabanes à oiseaux tressées, pas du tout encombrantes dans le camion…

    Le long de l’autoroute qui mène à Dubaï, les plantations d’arbres s’étendent à perte de vue. Elles servent notamment à retenir le sable des dunes et à l’empêcher de recouvrir le bitume. On aperçoit aussi des élevages de dromadaires, mais le plus étonnant nous scotche quelques kilomètres avant d’entrer dans Dubaï : une centaine d’hectares recouverts d’enclos à dromadaires défilent sous nos yeux ébahis. On en voit même à l’entraînement sur les pistes de course !


    NOËL A DUBAI…

  
La grosse angoisse des enfants revient chaque jour : « mais tu es sûr(e) que le Père Noël saura où nous trouver ? Et comment fera-t-il : nous n’avons pas de cheminée ! » Il est donc entendu, d’une part, que les lutins du Père Noël sont chargés d’enquêter pour savoir où sont les familles d’enfants qui voyagent, et d’autre part que nous laisserons le grand fenestron ouvert afin que les cadeaux puissent être déposés à l’intérieur du camion.
Concrètement, nos copains Julie et Benoît, ainsi qu’Elouan et ses grands-parents nous attendent pour les préparatifs du repas de Noël, car nous sommes invités à le fêter avec eux. C’est chouette de se retrouver dans une configuration familiale, d’autant plus qu’il est très difficile de se mettre dans l’ambiance magique de cette fête quand il fait chaud, beau et qu’on se promène en short et tee-shirt sous les palmiers !... Nous pouvons même converser par Skype avec toute notre bande de copains «Graisse-boulons» (fidèles amis de lycée de Thierry + femmes et enfants) qui se réunit ce soir-là en France : cela fait chaud au cœur, et ça pince aussi un peu… Certains programment un tour au fameux fish market de Dubaï dans un contexte touristique… Thierry, lui, y accompagne Benoît et ses beaux-parents de bonne heure, le 24, pour y choisir les denrées qui composeront le repas de Noël. L’endroit est immense, les étals bien rangés et propres. Les fruits et légumes sont alléchants. L’odeur est tout à fait supportable (il paraît que c’est moins vrai au rayon boucherie…). Pendant ce temps-là, il y a activité «roulage de truffes au chocolat» (recette mais
on) dans le camion. La journée file vite. Nous voilà prêts pour l’office de 17 heures (un peu tôt à notre goût pour une veillée de Noël, mais il faut que tout le monde puisse passer : messes en Anglais, Français et Arabe).

    Le suspense est à son comble lorsque nous arrivons chez nos amis… Ouf ! Les chaussons sont garnis sous leur sapin! Mais il manque une partie de la «commande»… Inès, Martin et Amélie se précipitent dans le camping-car, mais il est vide… enfin presque ! Un courrier les rassure : maintenant qu’il sait où les trouver, le Père Noël repassera dans la nuit !... C’est ce qui se produit une demi-heure plus tard : la table est recouverte de paquets scintillants ! Quelle joie et quelle excitation ! Les festivités ne sont pas terminées puisque nous retrouvons les cousins de Sabine de l’autre côté de Sheikh Zayed Road (l’immense autoroute qui dessert Dubaï d’est en ouest) pour le dîner du 25. Nous nous offrons ensuite une petite «folie» : un bivouac sur la plage ! Avec petits coups de fil à nos familles respectives, qui nous manquent tout de même un peu, surtout en ce moment…

   
La semaine qui suit est consacrée au rangement-tri-lavage de notre cabane à roulettes. Les copains nous laissent leur jardin pendant une semaine (ils partent en vadrouille) et nous apprécions énormément de pouvoir sortir tout notre bazar sans que ce soit sous le nez des badauds qui se promènent ! C’est incontestablement le lave-linge qui écope de la plus grosse mission ! Pendant ce temps, les enfants font leur vie dans le jardin, c’est le bonheur. Malgré l’absence de nos amis, nous continuons à être cocoonés : leur employée de maison nous concocte des petits plats typiques du Sri Lanka, son pays d’origine, chaque jour !

    Nous faisons plusieurs sauts au Mercato voisin, un mall au design vénitien charmant. La librairie française tremble en nous voyant débarquer : il y a de quoi, nos affreux jojos n’ont plus un livre à se mettre sous la dent ! (Déjà ?… diront certains…) Thierry teste aussi les mains expertes d’un chiropracteur australien qui le débloque, enfin ! C’est l’occasion pour nous de découvrir le fameux « village médical » de Dubaï, un quartier entier dédié aux soins de tout acabit ! En l’occurrence, pour la chiropractie, c’est dans l’immeuble 64, au second étage, bureau 2007…. Cela laisse songeur.


  
…ET 31 DECEMBRE SUR LA PLAGE !

    Nous pensions fêter le passage vers la nouvelle année depuis les montagnes d’un des émirats du nord, mais nous n’avons pas terminé nos démarches et préparatifs pour notre grande traversée : celle de l’Arabie Saoudite. Du coup, nous décidons d’un menu de fête que nous dégusterons sur la plage avant d’aller admirer les feux d’artifice au pied de la tour Burj Khalifa. Inès, Martin et Amélie ont demandé : de la purée Mousline, des courgettes, du coca, de la glace et des pop-corns ! Et pour les parents en mal de produits de caractère : un chaource moëlleux (ben quoi, il fouette mon fromage ?)

    Il nous suffit de marcher cinquante mètres depuis le jardin des copains pour atteindre la plage. Nous y installons notre couverture, nos couverts et entamons les festivités au son des vaguelettes qui roulent tout près. Sabine met les pieds dans le plat de pop-corn et se fait houspiller par le reste de la tribu : on n’a pas idée, non plus ! Heureusement que Thierry avait été généreux dans les proportions !... Bref, une fois rassasiés, nous filons dans le camion et roulons vers la station de métro «Dubaï Mall» à côté de laquelle nous nous garons. Des tas de familles sont déjà installés le long du trottoir, avec les fauteuils, le repas, les appareils-photo, etc. Nous, c’est depuis le toit de notre cabane que nous admirerons les feux d’artifice -courts mais de qualité- qui illuminent la plus haute tour du monde ! Et, en plus, on boit du Coca et on mange des Ferrero et des Mm’s, ninanère ! En attendant, les six voies de la Sheikh Zayed Road dans le sens sud-nord son
t littéralement paralysées : les gens se sont progressivement garés là et c’est un sacré bazar quand les feux sont terminés et que tout le monde veut repartir… Même chose pour nous, qui sommes coincés aussi pour une bonne heure ! Pas grave : les petits se glissent sous leurs couettes et commencent un bon dodo.


Douce et délicieuse année 2012

à chacun et chacune d’entre vous !

 

17 Emirats Arabes Unis :

           Noël à Dubaï