mars 2012
Sur le chemin qui mène vers Louxor, au sud, nous apercevons les fameuses Grandes Pyramides, perdues dans le chaos de la ville, au milieu du désert de sable qui jouxte l’agglomération. Comme de bons touristes, nous nous laissons convaincre par la ballade en calèche à cheval pour découvrir les tombeaux pharaoniques de Khéops, Khephren et Mykérinos. Nous descendons dans cette dernière et découvrons les salles successives où étaient déposés les objets usuels du défunt ainsi que les offrandes. Le fait d’avoir vu le contenu de diverses tombes au Musée Egyptien nous permet d’imaginer maintenant comment tout cela était entreposé pour accompagner le mort dans sa vie de l’au-delà. Le Sphinx attend un peu plus loin, majestueux. Nos cochers nous font faire ensuite un petit tour dans les ruelles du village de Gizeh, en dehors du circuit touristique traditionnel.
Premier pépin électronique
Nous n’oublierons pas de sitôt leur gentillesse et leur disponibilité !
Quatre relèves d’escorte plus tard –dont une très bruyante avec ses sirènes dignes des feuilletons américains du dimanche après-midi– nous arrivons à Assiout. On nous prie de nous garer en face de l’hôtel de police, sur un tas de détritus, pas loin d’un rond-point : la nuit promet d’être reposante !
Certains trouvent le chant du coq irritant… Ce n’est rien à côté du camion de police qui toussote pendant une demie-heure sous nos fenêtres avant de démarrer, de la cloche de l’école voisine suivie du chant patriotique des élèves qui résonne dans les haut-parleurs et du camion-poubelle aux freins usés, sans oublier l’appel à la prière !
Maintenant que nous y sommes, il faut rentabiliser le voyage ! Nous attaquons dès la fin de matinée par la visite des Temples de Karnak. Il doit faire 30 degrés, sous un soleil éclatant… Autant dire que l’ombre procurée par la forêt des 134 colonnes papyriformes de la Grande salle hypostyle est la bienvenue ! Trois heures plus tard, nous sortons, ravis et éblouis par tant de grandeur, mais aussi moulus ! Une fois rassasiés et reposés, nous nous mettons en quête d’un lieu plus adéquat pour bivouaquer les trois prochains jours que nous comptons passer à Louxor. Nous dénichons en fait un « camp », mi-hôtel, mi-camping, mi-restaurant, avec un grand jardin, où nous sommes accueillis chaleureusement par Barakat, qui nous fait choisir la chambre que prendront les grands-parents et nous indique où se trouvent les différentes commodités (notamment le lave-linge !). Barakat est copte et reçoit régulièrement des groupes de chrétiens souhaitant se réunir dans un lieu sûr . C’est le cas ce week-end : une centaine de personnes devrait débarquer le lendemain et rester deux jours…
Dernière matinée, dernière visite : celle du Musée de Louxor, tout beau, tout neuf, tout climatisé. Avant de nous y rendre, pause-ravitaillement en ville. A la sortie du magasin, alors que les automobilistes se sont gentiment arrêtés de part et d’autre de la chaussée, un motard se faufile entre les rétroviseurs et renverse Sabine qui traversait en toute confiance. Dans sa chute, elle bouscule Grand-Père, et se « raye » joliment le genou et la main gauche (et surtout, elle écrabouille les briques de lait transportées dans son sac ! ...). Le chauffeur de la moto, lui aussi à terre, s’enquiert aussitôt de son état. Il a dû se faire mal car il se tient le poignet. On est quitte ! Ce n’est pas si grave, on se salue et Sabine et son papa regagnent le camion sur le trottoir d’en face. En fait, dans l’histoire, Sabine a aussi eu la fesse entaillée ! Par la poignée de frein de la moto, sans doute. C’est Martin qui lui fait remarquer que sa jupe est déchirée et qu’il y a du sang par terre. C’est malin, notre planning va encore être décalé ! Heureusement, Thierry, l’infirmier de bord, dégaine le pschitt (qui pique, en fait ! Il faut arrêter de mentir aux enfants en leur disant que c’est juste pour désinfecter mais que ça ne va pas faire mal !) et les « Steri-strips » pour « recoudre » l’entaille, qui fait tout de même une vingtaine de centimètres ! Cela va faire désordre sous le maillot de bain… Nous disions donc « Musée de Louxor » : en avant ! Sabine a repris des couleurs et a une démarche un peu raide, mais on ne va pas partir sans avoir admiré les trésors superbement mis en valeur ! Il y a là des statues, des momies, des objets usuels retrouvés dans les tombeaux, des bijoux, des pièces de monnaie, etc.
La ville qui s’offre à nous diffère vraiment des petits villages aux maisons de terre crue que nous avons vues le long du Nil. Ici, les façades des immeubles de deux ou trois étages sont harmonieuses, colorées, en bon état. Il y a beaucoup de complexes hôteliers qui semblent fonctionner. Evidemment, si l’on regarde de près, les détritus s’amoncèlent à l’arrière des bâtiments et certaines maisons ont l’air bien fatigué… Nous garons le camion à proximité d’une plage privée, à défaut de trouver la plage municipale, et allons goûter l’eau de la fameuse Mer Rouge : délicieuse. Les enfants retrouvent instinctivement la position « fesses en l’air-mains dans le sable » qu’ils empruntent dès qu’on arrive sur une plage, tandis que Thierry, Valou et François piquent une tête rafraîchissante. Le soir, Sabine, Valou et Martin vont faire un tour sur l’artère principale d’Hourghada, où se succèdent les hôtels, les restaurants et de clinquantes boutiques de bijoux,chaussures, bagages, souvenirs ou articles de plage. La station balnéaire est très fréquentée par les Russes, ce qui explique les nombreuses enseignes en caractères cyrilliques.
La côte de la Mer Rouge