mars-avril 2012
Le Caire (deuxième séjour)
Le temps s’est considérablement radouci et nous supportons bien notre petite laine (polaire !). Nous avons décidé de consacrer les deux derniers jours du séjour de Grand-Père et Grand-Mère à la visite de deux quartiers très différents de la capitale :
*Fatimides : Dynastie musulmane qui régna sur le Maghreb et l’Egypte entre le Xème et le XIIème siècle. Fondé en 909 par Ubayd Allah, imam de la secte chiite ismaïlienne, le califat fatimide établit sa capitale au Caire en 973 et atteignit alors son apogée. Les Fatimides furent déposés par Saladin en 1171.
Satisfaits d’avoir vu toutes ces prouesses technologiques, nous devons maintenant nous résoudre à faire la queue pour espérer faire le plein de gasoil… Tandis que Thierry reste dans le camion pour essayer de réparer l’auto-radio et avancer dans la queue, Eric, Sabine et les petits partent à la découverte de ces immenses parcelles vertes qui défilent sous nos yeux depuis 3 semaines. C’est la fin de la journée, les ouvriers agricoles chargent mules et ânes de leurs récoltes et rapatrient les autres bêtes (buffles, moutons, chèvres) pour les ramener au village. Sous les palmiers, pas une miette de sol n’est laissée à l’abandon : c’est le principe de la double culture. Ainsi poussent poireaux, blé, pommes de terre à l’ombre des dattiers. Hélas, rien n’a bougé devant la station-service. Du coup, Thierry et Eric décident d’aller acheter de quoi dîner au village voisin. Ils reviennent en triporteur couvert, assourdis par les boum-boum de la musique mais chargés de poulet, riz et crudités un peu épicés… Au bout de trois heures d’attente, on abandonne en croisant les doigts pour que notre réserve soit suffisante pour retourner au Caire…
A minuit, Samy nous fait signe. Nous replions les enfants dans le camion, ne sachant pas combien de temps prendra l’opération « solar », puis nous nous infiltrons dans le bazar de minibus qui se sont agglutinés là dès l’arrivée du camion-citerne. Allons-nous y laisser un pare-choc, une aile, un rétro ? Certains sont tellement sur les nerfs qu’ils seraient prêts à tuer pour faire le plein les premiers… Ambiance tendue, manœuvres serrées, au bout d’une heure trois-quart, c’est la délivrance : nous sommes enfin servis. En revanche, le pompiste refuse de remplir notre bidon (ce qui est sage finalement, car cela évite les attroupements de piétons excités au milieu des véhicules). C’est déjà ça ; nous pouvons aller nous coucher ! Les températures remontent en cette fin de semaine et cela fait du bien. Nous passons une nouvelle journée tranquille, une nouvelle nuit sous tente (enfin, les grands et Thierry ) puis décidons de nous rendre malgré tout au Fayoum. Après avoir remercié les Frères, si accueillants, nous prenons congé et faisons route vers une nouvelle aventure, profondément marquante et enrichissante…
*Les Mamelouks étaient les membres d’une milice d’esclaves parmi lesquels furent choisis les sultans qui régnèrent sur l’Egypte et la Syrie de 1250 à 1517.
Nevin, la secrétaire toujours souriante, nous fournit une aide précieuse en étant avec nous tous les matins car elle a un super contact avec les petits, parle très bien anglais et favorise la communication avec les maîtresses, la responsable du jardin d’enfants, et aussi avec les enfants eux-mêmes ! Sabine a bien quelques connaissances en langue arabe, mais somme toute limitées… Ceci dit, tout le monde est tellement enthousiaste que l’on parvient souvent à se comprendre par gestes, dessins et baragouinages ! Chaque jour, le Père Youssef nous transmet la satisfaction de chacun et cela nous flatte et nous donne envie de continuer à leur faire plaisir. Nos interventions ne sont pourtant pas extraordinaires… C’est là qu’on prend conscience de la chance que nous avons, en France, en matière d’accueil, de prise en charge et d’instruction des enfants, quel que soit leur âge ! Ici, la volonté et le travail du Père Youssef et de sa formidable équipe permet aux enfants de familles défavorisées d’échapper au travail dans les champs et de s’instruire.
Sur le chemin du retour, le Père Youssef nous invite à déjeuner au restaurant de la «guesthouse» du village d’artistes de Tunis, un peu en retrait du Lac Qarun. L’endroit est paisible et l’on y sert des frites et du coca ! Les enfants sont ravis ! Et nous aussi, qui goûtons au poisson du coin, accompagné de crudités et de riz… et d’une bonne bière fraîche ! C’est l’avantage de côtoyer des Chrétiens, pour qui boire de l’alcool n’est pas interdit ici. Comme autres activités sympas au Centre, il y a eu le « plouf » dans la piscine, qui sert, en été, aux handicapés moteurs, et la balade dans les champs de luzerne, où les zouzous ont appris à manier la faucille. Sans oublier les tours de balançoire et de toboggan, que nous avions à proximité du camion.
Le matin de notre départ, l’émotion est palpable. Le Père Youssef ne cesse de nous remercier, mais je crois bien que nous avons autant, voire plus, reçu en amitié, confiance, complicité et chaleur humaine que ce que nous avons donné ! Il se pourrait que l’on revienne, à l’avenir… Le projet du Père Youssef en vaut carrément la peine. D’ailleurs, vous pouvez nous contacter par mail pour recevoir des informations supplémentaires sur le centre et éventuellement participer financièrement au développement des activités déjà en place et à venir.